Ce projet a pris naissance 1 an avant le premier confinement que nous a imposé la COVID 19.
En moyenne et en France, un élève passe 181 jours à l’école. Ce livre présente donc 181 portraits.
En moyenne, une récréation en collège ou lycée dure 15 minutes. Je me suis donc fixé 7 minutes maximum par dessin pour pouvoir en réaliser deux. J’ai gardé cette contrainte même lorsque le temps était plus long, entre midi et deux par exemple.
À la fin des séances je pose 5 questions qui n’attendent pas forcément de réponses, ou l’expression d’un sentiment. Ne pas savoir est aussi valable. Et je note. Je fais lire à l’élève, et s’il est ok, on valide ensemble.
Les cinq questions sont toujours posées dans le même ordre : l’amour ? L’école ? La mode ? L’art ? Les réseaux sociaux ?
La sélection des portraits n’est pas dictée par la supposée beauté du dessin ou sa réussite. Elle l’est par la complémentarité du dessin et des réponses. Il y a des attitudes qui nourrissent l’écriture ou l’absence de signes. Parfois c’est l’inverse.
Le projet repose sur le principe de l’accumulation et de la collection. Il y a parfois les mêmes, croit-on. C’est un peu comme les prénoms, or Clémence n’est pas toutes les Clémences.
Ce livre propose le portrait en creux d’une jeunesse souvent fantasmée et mal représentée, pour ne pas dire non traitée. Ces deux dernières années, un peu plus encore.