A l’issue de ses études universitaires, Malamine a tenté sans succès de faire valoir ses diplômes dans son pays, en Afrique. Mais un diplôme de la Sorbonne ne suffit pas à effacer l’origine ethnique : Malamine n’est pas de la » bonne » tribu. On lui fait comprendre qu’il doit repartir. De retour à Paris, Malamine n’est pas plus à ce qu’il définit comme étant sa » juste » place. Il s’en suit une frustration qui finit par influer sur ses réflexions, ses envies, ses espoirs et sur ses fréquentations.
A Paris le jeune Africain doit » réussir « , pas d’autre alternative : en effet la pression, d’ordre économique ou familial, est extrêmement forte. Mais si d’aventure il ne réussissait pas ? Est-il seulement moral d’échouer alors que la survie d’une partie du clan peut être en jeu ? Le jeune Africain peut-il survivre à la honte de l’échec ? Peut-il prendre le risque d’un désaveu familial ? Impensable… Pourtant, pour un certain nombre, le succès se fera attendre, pour diverses raisons.
Edimo et Mbumbo ont voulu, dans cette bande dessinée, parcourir, de l’Afrique à Paris, un bout du chemin de l’un de ceux qui échouent. Observer comment l’impatience et le désespoir montent, et ce à quoi ils pourraient conduire. En filigrane ils parlent aussi de la France, qui ignore souvent tout de ceux qu’elle accueille, y compris à Paris, sa capitale : cette ignorance est-elle permise, aujourd’hui, en pleine mondialisation ?
Malamine un africain à Paris a été sélectionné pour le « Prix Région Centre » organisé par le Festival BD Boum de Blois 2009.