Une petite ville en périphérie de la Nouvelle-Orléans. Au lendemain de l’ouragan Katrina, dans un tunnel sombre et humide situé sous une route de chemin de fer, deux types, César et Layne, sont assoupis. Dehors, c’est le chaos. Emergeant difficilement de leur dernier shoot, ils découvrent un paysage de poteaux et de câbles emmêlés, de ruines et de décombres. Indifférents au désastre alentour, ils se mettent en quête de se procurer leur dose quotidienne. Un seul but en tête : retrouver « le toubib », leur dealer parti pour la Nouvelle-Orléans. Joe, un sans-abri comme eux, les accompagne. Sur le chemin qui les mène jusqu’à la Nouvelle-Orléans, César, Layne et Joe rencontrent Zoé une jeune femme partie à la recherche de sa tante, un marginal-philosophe, des êtres perdus dans un monde apocalyptique. Ils connaissent les douloureuses périodes de manque. Malaises, délires, violence, accompagnent la route des trois toxicos. Mais c’est dans ce paysage chaotique, sur ce chemin qui les rapproche de leur dope, que Layne trouvera une certaine liberté.
Le chemin des égarés est né de l’envie de raconter une histoire sur la marginalité. La pratique constante du dessin d’observation dans les gares parisiennes m’a permis de côtoyer de loin comme de près l’univers de la rue. Savoir à quoi, et comment pense l’individu m’a toujours intéressé. Je me suis impliqué dans une association dédiée à l’aide aux SDF. Je me suis imprégné de nombreux parcours, d’anecdotes, de visages. Le chemin des égarés s’est nourri de toutes ces personnes. La Nouvelle-Orléans, m’a toujours fasciné. Ses paysages, sa culture, et surtout ses musiques. Lorsque l’ouragan Katrina a frappé la région en 2005, La Nouvelle-Orléans est naturellement devenue le théâtre de mon récit.
Extrait :
A quoi peut bien ressembler un premier souffle après un coma ? L’air t’es –t-il familier ? Fait-il écho à tes souvenirs? La réalité te parait-elle différente ? Quand tu ouvres les yeux, vois-tu les mêmes choses que par le passé ? J’ignore si une de ces pensées m’a traversé l’esprit ce matin là. Je sais une chose : pour la première fois depuis longtemps, j’allais me réveiller.