Lorsqu’il rencontre Sylvia, Serge repère immédiatement la fragilité de la jeune femme et n’a aucun mal à s’imposer dans sa vie en jouant le prince charmant et le protecteur.
Une fois en totale possession des lieux, sa nature capricieuse et tyrannique explose au grand jour. Son égocentrisme, sa paresse et sa démesure rappellent le géant Gargantua. Loin d’être aussi débonnaire, Serge prend un plaisir pervers à manipuler et se nourrit de la souffrance de sa proie. Sylvia se laissera-t-elle dévorer ?
» Il y a quelques années, j’ai été témoin de l’emprise dévastatrice d’un homme sur une de mes amies.
Lorsqu’elle m’a appris qu’elle avait rencontré le prince charmant, j’ai pensé qu’elle avait beaucoup de chance. Cet homme, doux, séduisant, cultivé et attentionné, avait tout de l’homme idéal. Ils se sont mariés très rapidement. C’est alors que son merveilleux époux a changé radicalement de comportement et s’est révélé odieux et tyrannique. J’ai vu mon amie se renfermer sur elle-même et couper les ponts avec tout son entourage…
L’histoire de cette amie m’a longtemps hantée. J’ai voulu comprendre comment il était possible qu’une femme intelligente et équilibrée tombe dans le piège toxique d’un homme jusqu’à s’y noyer sans réagir. A travers cette bande dessinée j’ai inventé un environnement, une histoire familiale où la passivité des petites filles est stimulée par des injonctions, une éducation faite de soumission et d’obéissance. Et de l’autre côté j’ai tenté de cerner la personnalité arrogante et égocentrique du pervers narcissique, en imaginant des frustrations et des secrets de famille, un terreau favorable où naissent des pulsions d’asservissement, de destruction intellectuelle et de domination morbide.
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existés est, hélas, assez courante. »